C'est l'été, et comme chaque année, on a droit aux cris d'orfraie à chaque évocation d'une protection solaire HM.
Il y a évidemment des mesures de sécurité, des règles de bonnes pratiques de fabrication etc... à appliquer aux cosmétiques HM quels qu'ils soient.
Il est également important d'essayer de comprendre ce qu'on fait et d'apprendre à formuler plutôt que de "copier bêtement" une recette trouvée ou conseillée...
Au delà de ces avertissements légitimes, je ne comprends pas cette attitude qui consiste à décrier et se moquer de celles/ceux qui se risquent à partager leurs formules de protection solaire.
Voyons ce que sont les protections solaires et les "mesures" des indices de protection.
Il existe deux types d'actifs : protection physique (oxyde de zinc, dioxyde de titane, qui laissent tous deux des traces blanches) qu'on retrouvera (pour schématiser) principalement dans les produits bio / HM et protection chimique des produits plus "conventionnels".
L'indice indiqué sur les produits (appelé IP, SPF ou encore FPS avec des valeurs 30, 50 etc) correspond à la protection UVB. La règlementation impose que la protection UVA corresponde à au moins 1/3 de cet indice.
Que signifient ces valeurs et comment sont elles obtenues?
L'IP exprime le rapport de la "DME peau protégée" / "DME peau sans protection" (DME étant la dose minimale érythémateuse).
On obtient donc un facteur en divisant le temps qu'il faut pour avoir une légère rougeur sur peau protégée par le temps nécessaire sans protection.
EXP : Théoriquement, une peau qui réagirait sans protection en 10min, mettrait 10 fois plus de temps (100min) avec une protection "indice 10" (l'IP concerne la protection UVB)
Les limites de ces mesures sont d'une part ces indices n'expriment pas la même protection en fonction du phototype, et d'autre part qu'elles sont faites avec une dose/surface d'application (2mg/cm2) qui correspondrait à 1/4 de flacon (corps) par application... ce qui n'est jamais pratiqué en réalité...
Pour les UVA, il existe différents types de "mesures" qui ne donnent pas les mêmes résultats, et qu'on peut donc qualifier de peu fiables (ou fiabilité à relativiser).
Voyons maintenant les arguments des opposants aux protections solaires HM :
1) "C'est dangereux ! " -->
- Chez ces mêmes... L'abus n'exclut pas l'usage s'agissant de savons (malgré les risques liés à la manipulation de soude caustique, ou le nombre de témoignages à propos de savons suite à des erreurs de calcul ou de pesée). Pas plus d'ailleurs s'agissant de possibles bouillons de culture que sont les produits contenant une phase aqueuse, ou encore les risques liés aux mésusages / surdosages d'actifs puissants.
- Il n'y a pas de danger spécifique à réaliser ce type de produit. Le seul danger étant de surestimer la protection réelle (mais c'est également vrai pour les produits du commerce dont je rappelle que les mesures se font avec une quantité de produit qui n'est pas celle appliquée par les usagers).
Les règles de bon sens sont la meilleure "protection" (ne pas exposer aux heures les plus chaudes/ensoleillées, ne pas s'exposer trop longtemps, se couvrir/vêtir et rechercher l'ombre, renouveler régulièrement l'application de protection solaire...)
- Le danger consiste en une exposition abusive, quel que soit le produit appliqué, on n'est jamais protégé à 100% par une crème solaire.
Mais on oublie le sens de la nuance : il y a différents phototypes à prendre en considération. Les peaux claires/sensibles au soleil devront prendre plus de précautions et un IP plus élevé.
De même, les conditions d'exposition sont à prendre en considération et n'impliqueront pas les mêmes exigences : une protection solaire pour qui compte/doit s'exposer au soleil longtemps ou entre 12 et 16h, ou une protection solaire pour qui va veiller à réduire son exposition (vêtements, chapeau, ombre), ou encore un usage quotidien (en dehors de la période estivale, certaines personnes photosensibles se protègent toute l'année).
Plus facile d'être catégorique, et d'éviter la peine de se poser ces questions, la protection solaire HM c'est tabou : qualifier ceux qui s'y risquent d'inconscients, est un cache misère --> on voile sa propre incompétence et incompréhension, en prétendant vouloir protéger autrui avec de grands airs et en se dispensant d'analyser la formule proposée (puisque disqualifiée d'office)
2) "Sans mesure en laboratoire, on n'a pas l'IP ! " -->
- De nombreuses études scientifiques (avec mesures labo in vitro et/ou in vivo), accessibles sur le net, permettent d'obtenir l'IP de nombreux ingrédients (dont ceux d'huiles végétales). Et l'indice de protection d'un ingrédient dans une recette est lié à sa concentration/dosage dans la formule, là encore, l'information se trouve pour qui sait (se donne la peine de) chercher.
L'IP ne s'invente pas, mais il est en fait prédictible !
Ça choque bon nombre de moutons qu'un mensonge répété mille fois convainc, et que l'amateurisme ne pousse pas à la curiosité ou à se documenter (vous imaginez les services R&D -qui développent les produits que vous retrouvez sur le marché- essayer des dosages au pif, sans avoir la moindre idée de ce qu'ils font/obtiennent avant la mesure labo ??!! ).
Ce n'est pas parce que "madame tout le monde" ne connait pas l'indice de protection d'un ingrédient (ou l'indice de saponification d'une huile) que cette valeur est inaccessible ;)
"On" se fie aux fiches techniques de ses fournisseurs favoris pour déterminer le dosage en conservateur, "on" se fie aux calculateurs pour déterminer la quantité de soude d'un savon...
Mais "on" refuse que des données issues d'études scientifiques concernant les IP de différents ingrédients soient fiables ? Elles devraient figurer sur le site du fournisseur préféré pour cela ? :-p
Comme on le fait des mesures imprécises (moyennes) des indices de sap pour faire des savons, pour éviter tout danger, on s'accorde une marge d'erreur (le surgraissage assure cette fonction entre autres), et il suffit de formuler avec un IP théorique au delà de celui recherché (et surtout d'appliquer les recommandations citées plus haut, car aucune protection solaire cosmétique ne protège à 100% ).
Enfin, même en considérant que l'IP serait impossible à déterminer/évaluer (ce qui n'est pas le cas), la protection solaire d'une formule (intégrant des filtres UV dans des proportions importantes) n'en demeure pas moins effective ! Il y a donc un bénéfice (et non un danger) à l'appliquer, tant qu'on n'en oublie pas les autres recommandations d'usage (et qu'on ne surestime la valeur ni ne confond l'IP, aussi haut soit-il, avec une protection magique qui permette de s'exposer sans le moindre risque).
Pour ceux qui se voudraient (excessivement) prudents : au lieu de cet alarmisme idiot, il suffirait de recommander 1) de rechercher un IP théorique + élevé que nécessaire 2) d'appliquer les mêmes protections (se vêtir, rechercher l'ombre..) que si l'on considérait n'avoir mis aucune crème solaire !
3) Remarques et nuances :
- Pour les huiles végétales et leurs IP, les qualités des produits étant variables, s'accorder une marge d'erreur plus importante, en ne retenant que la fourchette basse.
- Dans le commerce, les crèmes solaires devraient assurer une protection UVA >= 1/3 de l'IP affiché (UVB). Il est indispensable de tenir compte des UVA & UVB, et pour cela choisir des ingrédients/protections large spectre, ou équilibrer par des actifs complémentaires pour couvrir le plus largement le spectre.
- Le type de produit / formulation, affecte également l'IP obtenu avec les protections chimiques, mais celui-ci reste directement lié à la concentration des différents actifs "protection solaire" --> il faut tenir compte du dosage et du type de produit pour "prévoir" l'indice théorique. De même, la "taille" des dioxyde de titane ou oxyde de zinc, influe sur le résultat, mais les valeurs IP en fonction de ce paramètre sont connues et accessibles*
- En professionnel/dans le commerce, la liste des filtres UV reconnus est règlementée, avec une liste positive. D'autres ingrédients peuvent avoir des propriétés de protection solaire (dont les huiles végétales)
Le danger, qu'on parle de protection solaires, de savons (les exemples de ratés/caustiques sont nombreux sur la toile), ou autres cosmétiques (nombreux exemples de produits mal conservés/formulés, avec des moisissures qui se développent) n'est pas de faire ces produits en home made, mais de les faire en ne se donnant pas les moyens de savoir ce qu'on fait / de bien faire !
Le danger c'est de recopier bêtement des recettes, sans comprendre... C'est là qu'est la source d'erreur
Comprendre ou éviter les risques, ce n'est pas mettre des gardes fous arbitraires. Et s'il est vrai qu'il est des sots capables de faire n'importe quoi (c'est pour cela qu'il me semble préférable de ne pas partager de "formule" mais de partager les éléments clés qui permettent la compréhension).
Le milieu amateur crée un tabou autour de ce produit, mais dans les années à venir, ce type de formules se développera en HM, aromazone vend un actif "protection solaire au dioxyde de titane", mais qui omet pudiquement de partager la "SPF chart" (tableau équivalence dosage/IP).
Soap kitchen en revanche (pour le "SunCat® MTA" protection chimique https://www.thesoapkitchen.co.uk/spf-suncat-spfsunca ) indique bien les ratios (exemple : l'actif introduit à 5% dans la formule --> IP 32 dans une crème, et IP 22 dans un gel).
Si effectivement, vous manquez d'information ou ne vous sentez pas en mesure de réaliser un tel produit, abstenez vous !
Cela ne vous permet pas pour autant d'imposer aux autres vos lacunes ou de les présumer nécessairement moins qualifiés que vous ne l'êtes, permettez donc que d'autres n'aient pas les mêmes limitations.
L'attitude générale sur ce produit, pour comparaison, reviendrait à ce que quelqu'un qui refuse de faire du savon à cause des risques (indubitables) liés à l'usage d'hydroxyde dénie aux autres la possibilité de savonner.
Il y a toujours des "risques" à faire ses produits, mais les risques peuvent être maîtrisés si on se documente et si on applique des principes de précaution et marges d'erreur (formuler avec un IP théorique bien supérieur à l'IP souhaité en fonction du phototype).
J'ajoute quelques tableaux pour illustration ( et liens vers des études scientifiques /mesures des indices d'huiles végétales) mais j'invite ceux qui souhaiteraient réaliser des crèmes solaires à se documenter davantage, à rechercher d'autres études disponibles en ligne, et à croiser les informations...
* :
Tableau issu d'une étude scientifique consultable ici https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3140123/
https://www.berrybeautiful.us/assets/characteristics-of-raspberry-(rubus-idaeus-l.)-seed-oil.pdf
"The optical transmission of raspberry seed oil, especially in the UV
range (290±400 nm) was comparable to that of titanium
dioxide preparations with sun protection factor for UV-
B (SPF) and protection factor for UV-A (PFA) values
between 28±50 and 6.75±7.5, respectively (Kobo Products Inc., South PlainÆeld, NJ)."
vendredi 27 juillet 2018
mercredi 9 mai 2018
"Oléogel" Des vessies pour des lanternes
Petit coup de ***
On voit fleurir un peu partout sur les blogs et pages FB dédiées aux cosmétiques HM des recettes "d'oléogel".
A l'origine, un pseudo gourou pour archi-débutant (que je ne citerais pas) avait partagé sa recette sous ce nom. Depuis, les débutants ne manquant pas, on retrouve partout cette pseudo base "d'oléogel".
Pour ceux à qui ça aurait échappé, il s'agirait d'un mélange composé majoritairement de gel d'aloé vera (autour de 70 à 90% généralement) auquel est ajouté une huile végétale (ou un mélange).
Il y a un certain engouement autour de ce produit, et là n'est pas le problème : "oléogel" est un terme qui existe et ces nouvelles "versions" n'en sont pas, et n'entrent pas dans la définition d'oléogel.
Pour un "oléogel", il faudrait que les huiles soient gélifiées et non qu'elles soient incorporées à un hydrogel" en tant qu'ingrédient minoritaire, ce qui donnerait au mieux un "émulgel".
Certains se demanderont "pourquoi elle chipote" ?
Tout simplement parce que les indications de l'une de ces trois formes sont différentes et que les ajouts à prescrire/éviter dans l'un ou l'autre cas ne sont pas les mêmes. Ainsi si on vous conseille d'ajouter tel pourcentage d'he dans un oléogel, il ne faudrait pas se tromper de formulation, le dosage à introduire ne serait pas le même que pour un hydrogel ou un émulgel, de même pour la stabilité ou l'absorption. La galénique étant à maîtriser autant que le vocabulaire ! :)
On lit des conseils qui doctement vous prescrivent d'utiliser tel dosage d'aloé pour un oléogel parfait, alors que ce n'en sera pas si vous employez une phase aqueuse )
Que diriez-vous si sur tous les blogs vous trouviez sous le nom de "savon" des formules de gel de lin ?? Dans cet exemple, on se rendrait vite compte de l'erreur mais pour celui du pseudo oléogel, la méconnaissance générale fait que l'erreur se propage et que même des artisans professionnels se laissent prendre.
Quel nom donneriez vous ? "Aloégel" correspondrait mieux non ?
On voit fleurir un peu partout sur les blogs et pages FB dédiées aux cosmétiques HM des recettes "d'oléogel".
A l'origine, un pseudo gourou pour archi-débutant (que je ne citerais pas) avait partagé sa recette sous ce nom. Depuis, les débutants ne manquant pas, on retrouve partout cette pseudo base "d'oléogel".
Pour ceux à qui ça aurait échappé, il s'agirait d'un mélange composé majoritairement de gel d'aloé vera (autour de 70 à 90% généralement) auquel est ajouté une huile végétale (ou un mélange).
Il y a un certain engouement autour de ce produit, et là n'est pas le problème : "oléogel" est un terme qui existe et ces nouvelles "versions" n'en sont pas, et n'entrent pas dans la définition d'oléogel.
Pour un "oléogel", il faudrait que les huiles soient gélifiées et non qu'elles soient incorporées à un hydrogel" en tant qu'ingrédient minoritaire, ce qui donnerait au mieux un "émulgel".
Certains se demanderont "pourquoi elle chipote" ?
Tout simplement parce que les indications de l'une de ces trois formes sont différentes et que les ajouts à prescrire/éviter dans l'un ou l'autre cas ne sont pas les mêmes. Ainsi si on vous conseille d'ajouter tel pourcentage d'he dans un oléogel, il ne faudrait pas se tromper de formulation, le dosage à introduire ne serait pas le même que pour un hydrogel ou un émulgel, de même pour la stabilité ou l'absorption. La galénique étant à maîtriser autant que le vocabulaire ! :)
On lit des conseils qui doctement vous prescrivent d'utiliser tel dosage d'aloé pour un oléogel parfait, alors que ce n'en sera pas si vous employez une phase aqueuse )
Que diriez-vous si sur tous les blogs vous trouviez sous le nom de "savon" des formules de gel de lin ?? Dans cet exemple, on se rendrait vite compte de l'erreur mais pour celui du pseudo oléogel, la méconnaissance générale fait que l'erreur se propage et que même des artisans professionnels se laissent prendre.
Quel nom donneriez vous ? "Aloégel" correspondrait mieux non ?
HM la mode des anti huile essentielle
Les huiles essentielles sont des ingrédients majeurs de l'aromathérapie mais aussi de la parfumerie et des cosmétiques ...
Aujourd'hui, une nouvelle mode dans les milieux HM semble décrier l'usage des he.
Voyons quelles sont les raisons invoquées :
1) "Les he sont des substances très actives et potentiellement nocives".
Il est vrai que les he sont des actifs concentrés et qu'il existe des contre indications, variables en fonction de la variété.
Pour toute substance active, il faut prendre en compte les indications et contre-indications, les précautions d'usage et de dosage. Il est donc important de se renseigner et si possible consulter un médecin, un pharmacien ou un aromathérapeute et de bien connaitre et respecter les mises en garde relatives à chaque produit
Mais c'est la balance bénéfice risque (propre à un produit en particulier, dans une indication particulière, avec un utilisateur en particulier) qu'il faut prendre en compte. exp : la prescription d'un médicament se fait pour soigner une pathologie en particulier, pour un patient donné.
Il ne viendrait pas à l'esprit de croire qu'un médicament qui nous à été prescrit dans un cas précis et qui nous aura soigné, sera la panacée pour tout et pour tout le monde.
A l'inverse, si un médicament est à éviter chez l'un (enfant, femme enceinte etc...), cela ne remet pas en cause son emploi de manière générale ni ses vertus curatives
2) "Elles peuvent contenir des allergènes."
Effectivement, bien des he contiennent des allergènes. Mais les allergies et intolérances sont innombrables. Il ne viendrait pas plus à l'esprit d'interdire l'aspirine ou la farine de blé, ni de planter des arbres ;)
Par ailleurs, il semblerait que les allergènes contenues ds les he soient moins nocifs que leurs versions synthétiques ou isolées* (voir lien ci-dessous)
3) "Bilan écologique déplorable"
On lit de plus en plus fréquemment cet argument, arguant que le rendement en he étant tellement faible que leur usage serait nocif pour l'environnement. (Effectivement, pour certaines plantes, une sur-exploitation a des effets écologiques déplorables, mais c'est vrai de certaines huiles végétales ou céréales, et c'est la sur-exploitation le problème et non le procédé d'extraction)
Il est vrai que le rendement peut sembler très faible (ce qui justifie le prix des he) mais il y a plusieurs aspects à prendre en compte avant de pouvoir arriver à cet argument :
- les he étant très actives, on les emploie à des dosages très faibles (un petit flacon de qqs millilitres peut durer des années avec un usage familial) , donc il faudrait tenir compte de la quantité de plante nécessaire en corrélation avec l'emploi/dosage qui en est fait.
- il faudrait également prendre en compte ce qu'on leur substitue (effectivement, si les he n'étaient remplacées par rien, il serait plus économique/écologique de ne plus s'en servir), mais en général qu'il s'agisse de fragrances synthétiques (pour l'usage des he en tant que parfum) ou de principes actifs (usage aromathérapie, détergence ou cosmétique)... A-t-on étudié et comparé les bilans écologiques de la production d'he d'une part et de celle de ces molécules issues majoritairement de la pétrochimie
d'autre part ? Il est loin d'être avéré que la production ou l'emploi d'he soit plus polluant ;)
- la valorisation des hydrolats qui sont de plus en plus populaires dans bien des domaines (cosmétique, alimentaire..) fait qu'il est erroné de ne prendre en compte que le rendement en he du procédé de distillation, les deux rendements (he + hy) sont à additionner
- bien des plantes distillées pour obtenir des he sont issues d'élagages/ coupes de bois, et ce sont des déchets qui sont valorisés. L'eau employée (entrainement vapeur) est valorisée (hy).
En outre, les ressources sont renouvelables, ce qui d'un point de vue écologique est très favorable ! :)
4) "Les he ne sont pas des parfums" / "Préférez les fragrances qui sont inoffensives, pour les cosmétiques comme pour les produits détergents"
Les he sont toujours entrées dans la composition des parfums, à l'heure actuelle elles sont plutôt réservées à la parfumerie de luxe même si le regain du "naturel" fait qu'on les retrouve dans le secteur bio également.
Elles servent effectivement à parfumer, et si on a recours à des produits de synthèse, c'est d'une part que leur coût n'est pas à l'avantage des he, et d'autre part que la parfumerie de synthèse a élargi le champs des possibles avec de nouvelles senteurs (fleurs muettes par exemple, notes marines - calone etc...).
Si les he peuvent contenir des allergènes ou présenter une certaine toxicité, cela est également vrai des fragrances qui contiennent les mêmes molécules aromatiques (donc les mêmes risques) + d'autres qu'on ne retrouve pas dans les he (et qui présentent bien, contrairement à cette nouvelle idée reçue, les risques d'allergie, de neurotoxicité, cancérigène ou de perturbateur endocrinien (exp lilial, composés musqués synthétiques etc..).
De plus bien des fragrances contiennent des he et/ou des fractions d'he sans qu'il n'en soit fait mention : utiliser des fragrances revient parfois à employer des he sans le savoir, et donc sans être en mesure de pendre les précautions qui seraient d'usage si c'était en connaissance de cause
Pour minimiser les risques, la première question à se poser est donc de savoir s'il est utile ou non de parfumer tel produit, plutôt que de se demander quel agent parfumant employer. Le dosage est également à remettre en question : A quoi bon parfumer les fesses de bébé à la rose ? A quoi sert d'embaumer la pièce ? Où et quand appliquer du "parfum" ?
L'avantage des fragrances est de pouvoir les employer dans presque toutes les conditions (en plus de l'avantage prix de revient) : elles tiennent malgré le pH basique des savons, moins de risque de destabiliser/liquéfier certains produits...
L'avantage des he en parfumerie : c'est qu'en plus du rôle de parfum elles apportent leurs vertus, si l'emploi est fait de manière avertie. D'autre part, on connait leur composition complète (contrairement aux fragrances qui sont les seuls ingrédients dont on n'a pas la composition), leurs indications et contre-indication.
Choisir d'utiliser les fragrances ou les he pour parfumer devrait se faire selon le type de produit, ses contraintes, le site et la fréquence d'application, et le destinataire final : au cas par cas et non en raison de l'adhésion dogmatique à un camp ("pro fragrance" vs "pro he")
Dans les produits détergents, les he parfumeront, et si elles sont bien choisies, participeront à l'efficacité du produit (antifongique, antimicrobien, bactéricide etc...)
Enfin je déplore cet effet de mode, qui fait reprendre à bon nombre les mêmes arguments bêtement répétés, que ce soit pour promouvoir ou décrier un ingrédient (ou type d'ingrédients), la réalité n'est pas binaire.
Quand on souhaite réaliser des cosmétiques, si la mise en œuvre est relativement simple, il y a un minimum de connaissances à avoir pour une pratique éclairée, judicieuse et sans danger.
Soyez curieux et ne vous contentez pas des conseils et avis péremptoires, faites vos propres recherches ;)
* Lien à lire :
https://blog.laveritesurlescosmetiques.com/parfums-substances-problematiques-risques-dallergies/
Aujourd'hui, une nouvelle mode dans les milieux HM semble décrier l'usage des he.
Voyons quelles sont les raisons invoquées :
1) "Les he sont des substances très actives et potentiellement nocives".
Il est vrai que les he sont des actifs concentrés et qu'il existe des contre indications, variables en fonction de la variété.
Pour toute substance active, il faut prendre en compte les indications et contre-indications, les précautions d'usage et de dosage. Il est donc important de se renseigner et si possible consulter un médecin, un pharmacien ou un aromathérapeute et de bien connaitre et respecter les mises en garde relatives à chaque produit
Mais c'est la balance bénéfice risque (propre à un produit en particulier, dans une indication particulière, avec un utilisateur en particulier) qu'il faut prendre en compte. exp : la prescription d'un médicament se fait pour soigner une pathologie en particulier, pour un patient donné.
Il ne viendrait pas à l'esprit de croire qu'un médicament qui nous à été prescrit dans un cas précis et qui nous aura soigné, sera la panacée pour tout et pour tout le monde.
A l'inverse, si un médicament est à éviter chez l'un (enfant, femme enceinte etc...), cela ne remet pas en cause son emploi de manière générale ni ses vertus curatives
2) "Elles peuvent contenir des allergènes."
Effectivement, bien des he contiennent des allergènes. Mais les allergies et intolérances sont innombrables. Il ne viendrait pas plus à l'esprit d'interdire l'aspirine ou la farine de blé, ni de planter des arbres ;)
Par ailleurs, il semblerait que les allergènes contenues ds les he soient moins nocifs que leurs versions synthétiques ou isolées* (voir lien ci-dessous)
3) "Bilan écologique déplorable"
On lit de plus en plus fréquemment cet argument, arguant que le rendement en he étant tellement faible que leur usage serait nocif pour l'environnement. (Effectivement, pour certaines plantes, une sur-exploitation a des effets écologiques déplorables, mais c'est vrai de certaines huiles végétales ou céréales, et c'est la sur-exploitation le problème et non le procédé d'extraction)
Il est vrai que le rendement peut sembler très faible (ce qui justifie le prix des he) mais il y a plusieurs aspects à prendre en compte avant de pouvoir arriver à cet argument :
- les he étant très actives, on les emploie à des dosages très faibles (un petit flacon de qqs millilitres peut durer des années avec un usage familial) , donc il faudrait tenir compte de la quantité de plante nécessaire en corrélation avec l'emploi/dosage qui en est fait.
- il faudrait également prendre en compte ce qu'on leur substitue (effectivement, si les he n'étaient remplacées par rien, il serait plus économique/écologique de ne plus s'en servir), mais en général qu'il s'agisse de fragrances synthétiques (pour l'usage des he en tant que parfum) ou de principes actifs (usage aromathérapie, détergence ou cosmétique)... A-t-on étudié et comparé les bilans écologiques de la production d'he d'une part et de celle de ces molécules issues majoritairement de la pétrochimie
d'autre part ? Il est loin d'être avéré que la production ou l'emploi d'he soit plus polluant ;)
- la valorisation des hydrolats qui sont de plus en plus populaires dans bien des domaines (cosmétique, alimentaire..) fait qu'il est erroné de ne prendre en compte que le rendement en he du procédé de distillation, les deux rendements (he + hy) sont à additionner
- bien des plantes distillées pour obtenir des he sont issues d'élagages/ coupes de bois, et ce sont des déchets qui sont valorisés. L'eau employée (entrainement vapeur) est valorisée (hy).
En outre, les ressources sont renouvelables, ce qui d'un point de vue écologique est très favorable ! :)
4) "Les he ne sont pas des parfums" / "Préférez les fragrances qui sont inoffensives, pour les cosmétiques comme pour les produits détergents"
Les he sont toujours entrées dans la composition des parfums, à l'heure actuelle elles sont plutôt réservées à la parfumerie de luxe même si le regain du "naturel" fait qu'on les retrouve dans le secteur bio également.
Elles servent effectivement à parfumer, et si on a recours à des produits de synthèse, c'est d'une part que leur coût n'est pas à l'avantage des he, et d'autre part que la parfumerie de synthèse a élargi le champs des possibles avec de nouvelles senteurs (fleurs muettes par exemple, notes marines - calone etc...).
Si les he peuvent contenir des allergènes ou présenter une certaine toxicité, cela est également vrai des fragrances qui contiennent les mêmes molécules aromatiques (donc les mêmes risques) + d'autres qu'on ne retrouve pas dans les he (et qui présentent bien, contrairement à cette nouvelle idée reçue, les risques d'allergie, de neurotoxicité, cancérigène ou de perturbateur endocrinien (exp lilial, composés musqués synthétiques etc..).
De plus bien des fragrances contiennent des he et/ou des fractions d'he sans qu'il n'en soit fait mention : utiliser des fragrances revient parfois à employer des he sans le savoir, et donc sans être en mesure de pendre les précautions qui seraient d'usage si c'était en connaissance de cause
Pour minimiser les risques, la première question à se poser est donc de savoir s'il est utile ou non de parfumer tel produit, plutôt que de se demander quel agent parfumant employer. Le dosage est également à remettre en question : A quoi bon parfumer les fesses de bébé à la rose ? A quoi sert d'embaumer la pièce ? Où et quand appliquer du "parfum" ?
L'avantage des fragrances est de pouvoir les employer dans presque toutes les conditions (en plus de l'avantage prix de revient) : elles tiennent malgré le pH basique des savons, moins de risque de destabiliser/liquéfier certains produits...
L'avantage des he en parfumerie : c'est qu'en plus du rôle de parfum elles apportent leurs vertus, si l'emploi est fait de manière avertie. D'autre part, on connait leur composition complète (contrairement aux fragrances qui sont les seuls ingrédients dont on n'a pas la composition), leurs indications et contre-indication.
Choisir d'utiliser les fragrances ou les he pour parfumer devrait se faire selon le type de produit, ses contraintes, le site et la fréquence d'application, et le destinataire final : au cas par cas et non en raison de l'adhésion dogmatique à un camp ("pro fragrance" vs "pro he")
Dans les produits détergents, les he parfumeront, et si elles sont bien choisies, participeront à l'efficacité du produit (antifongique, antimicrobien, bactéricide etc...)
Enfin je déplore cet effet de mode, qui fait reprendre à bon nombre les mêmes arguments bêtement répétés, que ce soit pour promouvoir ou décrier un ingrédient (ou type d'ingrédients), la réalité n'est pas binaire.
Quand on souhaite réaliser des cosmétiques, si la mise en œuvre est relativement simple, il y a un minimum de connaissances à avoir pour une pratique éclairée, judicieuse et sans danger.
Soyez curieux et ne vous contentez pas des conseils et avis péremptoires, faites vos propres recherches ;)
* Lien à lire :
https://blog.laveritesurlescosmetiques.com/parfums-substances-problematiques-risques-dallergies/
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