C'est l'été, et comme chaque année, on a droit aux cris d'orfraie à chaque évocation d'une protection solaire HM.
Il y a évidemment des mesures de sécurité, des règles de bonnes pratiques de fabrication etc... à appliquer aux cosmétiques HM quels qu'ils soient.
Il est également important d'essayer de comprendre ce qu'on fait et d'apprendre à formuler plutôt que de "copier bêtement" une recette trouvée ou conseillée...
Au delà de ces avertissements légitimes, je ne comprends pas cette attitude qui consiste à décrier et se moquer de celles/ceux qui se risquent à partager leurs formules de protection solaire.
Voyons ce que sont les protections solaires et les "mesures" des indices de protection.
Il existe deux types d'actifs : protection physique (oxyde de zinc, dioxyde de titane, qui laissent tous deux des traces blanches) qu'on retrouvera (pour schématiser) principalement dans les produits bio / HM et protection chimique des produits plus "conventionnels".
L'indice indiqué sur les produits (appelé IP, SPF ou encore FPS avec des valeurs 30, 50 etc) correspond à la protection UVB. La règlementation impose que la protection UVA corresponde à au moins 1/3 de cet indice.
Que signifient ces valeurs et comment sont elles obtenues?
L'IP exprime le rapport de la "DME peau protégée" / "DME peau sans protection" (DME étant la dose minimale érythémateuse).
On obtient donc un facteur en divisant le temps qu'il faut pour avoir une légère rougeur sur peau protégée par le temps nécessaire sans protection.
EXP : Théoriquement, une peau qui réagirait sans protection en 10min, mettrait 10 fois plus de temps (100min) avec une protection "indice 10" (l'IP concerne la protection UVB)
Les limites de ces mesures sont d'une part ces indices n'expriment pas la même protection en fonction du phototype, et d'autre part qu'elles sont faites avec une dose/surface d'application (2mg/cm2) qui correspondrait à 1/4 de flacon (corps) par application... ce qui n'est jamais pratiqué en réalité...
Pour les UVA, il existe différents types de "mesures" qui ne donnent pas les mêmes résultats, et qu'on peut donc qualifier de peu fiables (ou fiabilité à relativiser).
Voyons maintenant les arguments des opposants aux protections solaires HM :
1) "C'est dangereux ! " -->
- Chez ces mêmes... L'abus n'exclut pas l'usage s'agissant de savons (malgré les risques liés à la manipulation de soude caustique, ou le nombre de témoignages à propos de savons suite à des erreurs de calcul ou de pesée). Pas plus d'ailleurs s'agissant de possibles bouillons de culture que sont les produits contenant une phase aqueuse, ou encore les risques liés aux mésusages / surdosages d'actifs puissants.
- Il n'y a pas de danger spécifique à réaliser ce type de produit. Le seul danger étant de surestimer la protection réelle (mais c'est également vrai pour les produits du commerce dont je rappelle que les mesures se font avec une quantité de produit qui n'est pas celle appliquée par les usagers).
Les règles de bon sens sont la meilleure "protection" (ne pas exposer aux heures les plus chaudes/ensoleillées, ne pas s'exposer trop longtemps, se couvrir/vêtir et rechercher l'ombre, renouveler régulièrement l'application de protection solaire...)
- Le danger consiste en une exposition abusive, quel que soit le produit appliqué, on n'est jamais protégé à 100% par une crème solaire.
Mais on oublie le sens de la nuance : il y a différents phototypes à prendre en considération. Les peaux claires/sensibles au soleil devront prendre plus de précautions et un IP plus élevé.
De même, les conditions d'exposition sont à prendre en considération et n'impliqueront pas les mêmes exigences : une protection solaire pour qui compte/doit s'exposer au soleil longtemps ou entre 12 et 16h, ou une protection solaire pour qui va veiller à réduire son exposition (vêtements, chapeau, ombre), ou encore un usage quotidien (en dehors de la période estivale, certaines personnes photosensibles se protègent toute l'année).
Plus facile d'être catégorique, et d'éviter la peine de se poser ces questions, la protection solaire HM c'est tabou : qualifier ceux qui s'y risquent d'inconscients, est un cache misère --> on voile sa propre incompétence et incompréhension, en prétendant vouloir protéger autrui avec de grands airs et en se dispensant d'analyser la formule proposée (puisque disqualifiée d'office)
2) "Sans mesure en laboratoire, on n'a pas l'IP ! " -->
- De nombreuses études scientifiques (avec mesures labo in vitro et/ou in vivo), accessibles sur le net, permettent d'obtenir l'IP de nombreux ingrédients (dont ceux d'huiles végétales). Et l'indice de protection d'un ingrédient dans une recette est lié à sa concentration/dosage dans la formule, là encore, l'information se trouve pour qui sait (se donne la peine de) chercher.
L'IP ne s'invente pas, mais il est en fait prédictible !
Ça choque bon nombre de moutons qu'un mensonge répété mille fois convainc, et que l'amateurisme ne pousse pas à la curiosité ou à se documenter (vous imaginez les services R&D -qui développent les produits que vous retrouvez sur le marché- essayer des dosages au pif, sans avoir la moindre idée de ce qu'ils font/obtiennent avant la mesure labo ??!! ).
Ce n'est pas parce que "madame tout le monde" ne connait pas l'indice de protection d'un ingrédient (ou l'indice de saponification d'une huile) que cette valeur est inaccessible ;)
"On" se fie aux fiches techniques de ses fournisseurs favoris pour déterminer le dosage en conservateur, "on" se fie aux calculateurs pour déterminer la quantité de soude d'un savon...
Mais "on" refuse que des données issues d'études scientifiques concernant les IP de différents ingrédients soient fiables ? Elles devraient figurer sur le site du fournisseur préféré pour cela ? :-p
Comme on le fait des mesures imprécises (moyennes) des indices de sap pour faire des savons, pour éviter tout danger, on s'accorde une marge d'erreur (le surgraissage assure cette fonction entre autres), et il suffit de formuler avec un IP théorique au delà de celui recherché (et surtout d'appliquer les recommandations citées plus haut, car aucune protection solaire cosmétique ne protège à 100% ).
Enfin, même en considérant que l'IP serait impossible à déterminer/évaluer (ce qui n'est pas le cas), la protection solaire d'une formule (intégrant des filtres UV dans des proportions importantes) n'en demeure pas moins effective ! Il y a donc un bénéfice (et non un danger) à l'appliquer, tant qu'on n'en oublie pas les autres recommandations d'usage (et qu'on ne surestime la valeur ni ne confond l'IP, aussi haut soit-il, avec une protection magique qui permette de s'exposer sans le moindre risque).
Pour ceux qui se voudraient (excessivement) prudents : au lieu de cet alarmisme idiot, il suffirait de recommander 1) de rechercher un IP théorique + élevé que nécessaire 2) d'appliquer les mêmes protections (se vêtir, rechercher l'ombre..) que si l'on considérait n'avoir mis aucune crème solaire !
3) Remarques et nuances :
- Pour les huiles végétales et leurs IP, les qualités des produits étant variables, s'accorder une marge d'erreur plus importante, en ne retenant que la fourchette basse.
- Dans le commerce, les crèmes solaires devraient assurer une protection UVA >= 1/3 de l'IP affiché (UVB). Il est indispensable de tenir compte des UVA & UVB, et pour cela choisir des ingrédients/protections large spectre, ou équilibrer par des actifs complémentaires pour couvrir le plus largement le spectre.
- Le type de produit / formulation, affecte également l'IP obtenu avec les protections chimiques, mais celui-ci reste directement lié à la concentration des différents actifs "protection solaire" --> il faut tenir compte du dosage et du type de produit pour "prévoir" l'indice théorique. De même, la "taille" des dioxyde de titane ou oxyde de zinc, influe sur le résultat, mais les valeurs IP en fonction de ce paramètre sont connues et accessibles*
- En professionnel/dans le commerce, la liste des filtres UV reconnus est règlementée, avec une liste positive. D'autres ingrédients peuvent avoir des propriétés de protection solaire (dont les huiles végétales)
Le danger, qu'on parle de protection solaires, de savons (les exemples de ratés/caustiques sont nombreux sur la toile), ou autres cosmétiques (nombreux exemples de produits mal conservés/formulés, avec des moisissures qui se développent) n'est pas de faire ces produits en home made, mais de les faire en ne se donnant pas les moyens de savoir ce qu'on fait / de bien faire !
Le danger c'est de recopier bêtement des recettes, sans comprendre... C'est là qu'est la source d'erreur
Comprendre ou éviter les risques, ce n'est pas mettre des gardes fous arbitraires. Et s'il est vrai qu'il est des sots capables de faire n'importe quoi (c'est pour cela qu'il me semble préférable de ne pas partager de "formule" mais de partager les éléments clés qui permettent la compréhension).
Le milieu amateur crée un tabou autour de ce produit, mais dans les années à venir, ce type de formules se développera en HM, aromazone vend un actif "protection solaire au dioxyde de titane", mais qui omet pudiquement de partager la "SPF chart" (tableau équivalence dosage/IP).
Soap kitchen en revanche (pour le "SunCat® MTA" protection chimique https://www.thesoapkitchen.co.uk/spf-suncat-spfsunca ) indique bien les ratios (exemple : l'actif introduit à 5% dans la formule --> IP 32 dans une crème, et IP 22 dans un gel).
Si effectivement, vous manquez d'information ou ne vous sentez pas en mesure de réaliser un tel produit, abstenez vous !
Cela ne vous permet pas pour autant d'imposer aux autres vos lacunes ou de les présumer nécessairement moins qualifiés que vous ne l'êtes, permettez donc que d'autres n'aient pas les mêmes limitations.
L'attitude générale sur ce produit, pour comparaison, reviendrait à ce que quelqu'un qui refuse de faire du savon à cause des risques (indubitables) liés à l'usage d'hydroxyde dénie aux autres la possibilité de savonner.
Il y a toujours des "risques" à faire ses produits, mais les risques peuvent être maîtrisés si on se documente et si on applique des principes de précaution et marges d'erreur (formuler avec un IP théorique bien supérieur à l'IP souhaité en fonction du phototype).
J'ajoute quelques tableaux pour illustration ( et liens vers des études scientifiques /mesures des indices d'huiles végétales) mais j'invite ceux qui souhaiteraient réaliser des crèmes solaires à se documenter davantage, à rechercher d'autres études disponibles en ligne, et à croiser les informations...
* :
Tableau issu d'une étude scientifique consultable ici https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3140123/
https://www.berrybeautiful.us/assets/characteristics-of-raspberry-(rubus-idaeus-l.)-seed-oil.pdf
"The optical transmission of raspberry seed oil, especially in the UV
range (290±400 nm) was comparable to that of titanium
dioxide preparations with sun protection factor for UV-
B (SPF) and protection factor for UV-A (PFA) values
between 28±50 and 6.75±7.5, respectively (Kobo Products Inc., South PlainÆeld, NJ)."
Tout Naturellement
Cosmétiques & Savons
vendredi 27 juillet 2018
mercredi 9 mai 2018
"Oléogel" Des vessies pour des lanternes
Petit coup de ***
On voit fleurir un peu partout sur les blogs et pages FB dédiées aux cosmétiques HM des recettes "d'oléogel".
A l'origine, un pseudo gourou pour archi-débutant (que je ne citerais pas) avait partagé sa recette sous ce nom. Depuis, les débutants ne manquant pas, on retrouve partout cette pseudo base "d'oléogel".
Pour ceux à qui ça aurait échappé, il s'agirait d'un mélange composé majoritairement de gel d'aloé vera (autour de 70 à 90% généralement) auquel est ajouté une huile végétale (ou un mélange).
Il y a un certain engouement autour de ce produit, et là n'est pas le problème : "oléogel" est un terme qui existe et ces nouvelles "versions" n'en sont pas, et n'entrent pas dans la définition d'oléogel.
Pour un "oléogel", il faudrait que les huiles soient gélifiées et non qu'elles soient incorporées à un hydrogel" en tant qu'ingrédient minoritaire, ce qui donnerait au mieux un "émulgel".
Certains se demanderont "pourquoi elle chipote" ?
Tout simplement parce que les indications de l'une de ces trois formes sont différentes et que les ajouts à prescrire/éviter dans l'un ou l'autre cas ne sont pas les mêmes. Ainsi si on vous conseille d'ajouter tel pourcentage d'he dans un oléogel, il ne faudrait pas se tromper de formulation, le dosage à introduire ne serait pas le même que pour un hydrogel ou un émulgel, de même pour la stabilité ou l'absorption. La galénique étant à maîtriser autant que le vocabulaire ! :)
On lit des conseils qui doctement vous prescrivent d'utiliser tel dosage d'aloé pour un oléogel parfait, alors que ce n'en sera pas si vous employez une phase aqueuse )
Que diriez-vous si sur tous les blogs vous trouviez sous le nom de "savon" des formules de gel de lin ?? Dans cet exemple, on se rendrait vite compte de l'erreur mais pour celui du pseudo oléogel, la méconnaissance générale fait que l'erreur se propage et que même des artisans professionnels se laissent prendre.
Quel nom donneriez vous ? "Aloégel" correspondrait mieux non ?
On voit fleurir un peu partout sur les blogs et pages FB dédiées aux cosmétiques HM des recettes "d'oléogel".
A l'origine, un pseudo gourou pour archi-débutant (que je ne citerais pas) avait partagé sa recette sous ce nom. Depuis, les débutants ne manquant pas, on retrouve partout cette pseudo base "d'oléogel".
Pour ceux à qui ça aurait échappé, il s'agirait d'un mélange composé majoritairement de gel d'aloé vera (autour de 70 à 90% généralement) auquel est ajouté une huile végétale (ou un mélange).
Il y a un certain engouement autour de ce produit, et là n'est pas le problème : "oléogel" est un terme qui existe et ces nouvelles "versions" n'en sont pas, et n'entrent pas dans la définition d'oléogel.
Pour un "oléogel", il faudrait que les huiles soient gélifiées et non qu'elles soient incorporées à un hydrogel" en tant qu'ingrédient minoritaire, ce qui donnerait au mieux un "émulgel".
Certains se demanderont "pourquoi elle chipote" ?
Tout simplement parce que les indications de l'une de ces trois formes sont différentes et que les ajouts à prescrire/éviter dans l'un ou l'autre cas ne sont pas les mêmes. Ainsi si on vous conseille d'ajouter tel pourcentage d'he dans un oléogel, il ne faudrait pas se tromper de formulation, le dosage à introduire ne serait pas le même que pour un hydrogel ou un émulgel, de même pour la stabilité ou l'absorption. La galénique étant à maîtriser autant que le vocabulaire ! :)
On lit des conseils qui doctement vous prescrivent d'utiliser tel dosage d'aloé pour un oléogel parfait, alors que ce n'en sera pas si vous employez une phase aqueuse )
Que diriez-vous si sur tous les blogs vous trouviez sous le nom de "savon" des formules de gel de lin ?? Dans cet exemple, on se rendrait vite compte de l'erreur mais pour celui du pseudo oléogel, la méconnaissance générale fait que l'erreur se propage et que même des artisans professionnels se laissent prendre.
Quel nom donneriez vous ? "Aloégel" correspondrait mieux non ?
HM la mode des anti huile essentielle
Les huiles essentielles sont des ingrédients majeurs de l'aromathérapie mais aussi de la parfumerie et des cosmétiques ...
Aujourd'hui, une nouvelle mode dans les milieux HM semble décrier l'usage des he.
Voyons quelles sont les raisons invoquées :
1) "Les he sont des substances très actives et potentiellement nocives".
Il est vrai que les he sont des actifs concentrés et qu'il existe des contre indications, variables en fonction de la variété.
Pour toute substance active, il faut prendre en compte les indications et contre-indications, les précautions d'usage et de dosage. Il est donc important de se renseigner et si possible consulter un médecin, un pharmacien ou un aromathérapeute et de bien connaitre et respecter les mises en garde relatives à chaque produit
Mais c'est la balance bénéfice risque (propre à un produit en particulier, dans une indication particulière, avec un utilisateur en particulier) qu'il faut prendre en compte. exp : la prescription d'un médicament se fait pour soigner une pathologie en particulier, pour un patient donné.
Il ne viendrait pas à l'esprit de croire qu'un médicament qui nous à été prescrit dans un cas précis et qui nous aura soigné, sera la panacée pour tout et pour tout le monde.
A l'inverse, si un médicament est à éviter chez l'un (enfant, femme enceinte etc...), cela ne remet pas en cause son emploi de manière générale ni ses vertus curatives
2) "Elles peuvent contenir des allergènes."
Effectivement, bien des he contiennent des allergènes. Mais les allergies et intolérances sont innombrables. Il ne viendrait pas plus à l'esprit d'interdire l'aspirine ou la farine de blé, ni de planter des arbres ;)
Par ailleurs, il semblerait que les allergènes contenues ds les he soient moins nocifs que leurs versions synthétiques ou isolées* (voir lien ci-dessous)
3) "Bilan écologique déplorable"
On lit de plus en plus fréquemment cet argument, arguant que le rendement en he étant tellement faible que leur usage serait nocif pour l'environnement. (Effectivement, pour certaines plantes, une sur-exploitation a des effets écologiques déplorables, mais c'est vrai de certaines huiles végétales ou céréales, et c'est la sur-exploitation le problème et non le procédé d'extraction)
Il est vrai que le rendement peut sembler très faible (ce qui justifie le prix des he) mais il y a plusieurs aspects à prendre en compte avant de pouvoir arriver à cet argument :
- les he étant très actives, on les emploie à des dosages très faibles (un petit flacon de qqs millilitres peut durer des années avec un usage familial) , donc il faudrait tenir compte de la quantité de plante nécessaire en corrélation avec l'emploi/dosage qui en est fait.
- il faudrait également prendre en compte ce qu'on leur substitue (effectivement, si les he n'étaient remplacées par rien, il serait plus économique/écologique de ne plus s'en servir), mais en général qu'il s'agisse de fragrances synthétiques (pour l'usage des he en tant que parfum) ou de principes actifs (usage aromathérapie, détergence ou cosmétique)... A-t-on étudié et comparé les bilans écologiques de la production d'he d'une part et de celle de ces molécules issues majoritairement de la pétrochimie
d'autre part ? Il est loin d'être avéré que la production ou l'emploi d'he soit plus polluant ;)
- la valorisation des hydrolats qui sont de plus en plus populaires dans bien des domaines (cosmétique, alimentaire..) fait qu'il est erroné de ne prendre en compte que le rendement en he du procédé de distillation, les deux rendements (he + hy) sont à additionner
- bien des plantes distillées pour obtenir des he sont issues d'élagages/ coupes de bois, et ce sont des déchets qui sont valorisés. L'eau employée (entrainement vapeur) est valorisée (hy).
En outre, les ressources sont renouvelables, ce qui d'un point de vue écologique est très favorable ! :)
4) "Les he ne sont pas des parfums" / "Préférez les fragrances qui sont inoffensives, pour les cosmétiques comme pour les produits détergents"
Les he sont toujours entrées dans la composition des parfums, à l'heure actuelle elles sont plutôt réservées à la parfumerie de luxe même si le regain du "naturel" fait qu'on les retrouve dans le secteur bio également.
Elles servent effectivement à parfumer, et si on a recours à des produits de synthèse, c'est d'une part que leur coût n'est pas à l'avantage des he, et d'autre part que la parfumerie de synthèse a élargi le champs des possibles avec de nouvelles senteurs (fleurs muettes par exemple, notes marines - calone etc...).
Si les he peuvent contenir des allergènes ou présenter une certaine toxicité, cela est également vrai des fragrances qui contiennent les mêmes molécules aromatiques (donc les mêmes risques) + d'autres qu'on ne retrouve pas dans les he (et qui présentent bien, contrairement à cette nouvelle idée reçue, les risques d'allergie, de neurotoxicité, cancérigène ou de perturbateur endocrinien (exp lilial, composés musqués synthétiques etc..).
De plus bien des fragrances contiennent des he et/ou des fractions d'he sans qu'il n'en soit fait mention : utiliser des fragrances revient parfois à employer des he sans le savoir, et donc sans être en mesure de pendre les précautions qui seraient d'usage si c'était en connaissance de cause
Pour minimiser les risques, la première question à se poser est donc de savoir s'il est utile ou non de parfumer tel produit, plutôt que de se demander quel agent parfumant employer. Le dosage est également à remettre en question : A quoi bon parfumer les fesses de bébé à la rose ? A quoi sert d'embaumer la pièce ? Où et quand appliquer du "parfum" ?
L'avantage des fragrances est de pouvoir les employer dans presque toutes les conditions (en plus de l'avantage prix de revient) : elles tiennent malgré le pH basique des savons, moins de risque de destabiliser/liquéfier certains produits...
L'avantage des he en parfumerie : c'est qu'en plus du rôle de parfum elles apportent leurs vertus, si l'emploi est fait de manière avertie. D'autre part, on connait leur composition complète (contrairement aux fragrances qui sont les seuls ingrédients dont on n'a pas la composition), leurs indications et contre-indication.
Choisir d'utiliser les fragrances ou les he pour parfumer devrait se faire selon le type de produit, ses contraintes, le site et la fréquence d'application, et le destinataire final : au cas par cas et non en raison de l'adhésion dogmatique à un camp ("pro fragrance" vs "pro he")
Dans les produits détergents, les he parfumeront, et si elles sont bien choisies, participeront à l'efficacité du produit (antifongique, antimicrobien, bactéricide etc...)
Enfin je déplore cet effet de mode, qui fait reprendre à bon nombre les mêmes arguments bêtement répétés, que ce soit pour promouvoir ou décrier un ingrédient (ou type d'ingrédients), la réalité n'est pas binaire.
Quand on souhaite réaliser des cosmétiques, si la mise en œuvre est relativement simple, il y a un minimum de connaissances à avoir pour une pratique éclairée, judicieuse et sans danger.
Soyez curieux et ne vous contentez pas des conseils et avis péremptoires, faites vos propres recherches ;)
* Lien à lire :
https://blog.laveritesurlescosmetiques.com/parfums-substances-problematiques-risques-dallergies/
Aujourd'hui, une nouvelle mode dans les milieux HM semble décrier l'usage des he.
Voyons quelles sont les raisons invoquées :
1) "Les he sont des substances très actives et potentiellement nocives".
Il est vrai que les he sont des actifs concentrés et qu'il existe des contre indications, variables en fonction de la variété.
Pour toute substance active, il faut prendre en compte les indications et contre-indications, les précautions d'usage et de dosage. Il est donc important de se renseigner et si possible consulter un médecin, un pharmacien ou un aromathérapeute et de bien connaitre et respecter les mises en garde relatives à chaque produit
Mais c'est la balance bénéfice risque (propre à un produit en particulier, dans une indication particulière, avec un utilisateur en particulier) qu'il faut prendre en compte. exp : la prescription d'un médicament se fait pour soigner une pathologie en particulier, pour un patient donné.
Il ne viendrait pas à l'esprit de croire qu'un médicament qui nous à été prescrit dans un cas précis et qui nous aura soigné, sera la panacée pour tout et pour tout le monde.
A l'inverse, si un médicament est à éviter chez l'un (enfant, femme enceinte etc...), cela ne remet pas en cause son emploi de manière générale ni ses vertus curatives
2) "Elles peuvent contenir des allergènes."
Effectivement, bien des he contiennent des allergènes. Mais les allergies et intolérances sont innombrables. Il ne viendrait pas plus à l'esprit d'interdire l'aspirine ou la farine de blé, ni de planter des arbres ;)
Par ailleurs, il semblerait que les allergènes contenues ds les he soient moins nocifs que leurs versions synthétiques ou isolées* (voir lien ci-dessous)
3) "Bilan écologique déplorable"
On lit de plus en plus fréquemment cet argument, arguant que le rendement en he étant tellement faible que leur usage serait nocif pour l'environnement. (Effectivement, pour certaines plantes, une sur-exploitation a des effets écologiques déplorables, mais c'est vrai de certaines huiles végétales ou céréales, et c'est la sur-exploitation le problème et non le procédé d'extraction)
Il est vrai que le rendement peut sembler très faible (ce qui justifie le prix des he) mais il y a plusieurs aspects à prendre en compte avant de pouvoir arriver à cet argument :
- les he étant très actives, on les emploie à des dosages très faibles (un petit flacon de qqs millilitres peut durer des années avec un usage familial) , donc il faudrait tenir compte de la quantité de plante nécessaire en corrélation avec l'emploi/dosage qui en est fait.
- il faudrait également prendre en compte ce qu'on leur substitue (effectivement, si les he n'étaient remplacées par rien, il serait plus économique/écologique de ne plus s'en servir), mais en général qu'il s'agisse de fragrances synthétiques (pour l'usage des he en tant que parfum) ou de principes actifs (usage aromathérapie, détergence ou cosmétique)... A-t-on étudié et comparé les bilans écologiques de la production d'he d'une part et de celle de ces molécules issues majoritairement de la pétrochimie
d'autre part ? Il est loin d'être avéré que la production ou l'emploi d'he soit plus polluant ;)
- la valorisation des hydrolats qui sont de plus en plus populaires dans bien des domaines (cosmétique, alimentaire..) fait qu'il est erroné de ne prendre en compte que le rendement en he du procédé de distillation, les deux rendements (he + hy) sont à additionner
- bien des plantes distillées pour obtenir des he sont issues d'élagages/ coupes de bois, et ce sont des déchets qui sont valorisés. L'eau employée (entrainement vapeur) est valorisée (hy).
En outre, les ressources sont renouvelables, ce qui d'un point de vue écologique est très favorable ! :)
4) "Les he ne sont pas des parfums" / "Préférez les fragrances qui sont inoffensives, pour les cosmétiques comme pour les produits détergents"
Les he sont toujours entrées dans la composition des parfums, à l'heure actuelle elles sont plutôt réservées à la parfumerie de luxe même si le regain du "naturel" fait qu'on les retrouve dans le secteur bio également.
Elles servent effectivement à parfumer, et si on a recours à des produits de synthèse, c'est d'une part que leur coût n'est pas à l'avantage des he, et d'autre part que la parfumerie de synthèse a élargi le champs des possibles avec de nouvelles senteurs (fleurs muettes par exemple, notes marines - calone etc...).
Si les he peuvent contenir des allergènes ou présenter une certaine toxicité, cela est également vrai des fragrances qui contiennent les mêmes molécules aromatiques (donc les mêmes risques) + d'autres qu'on ne retrouve pas dans les he (et qui présentent bien, contrairement à cette nouvelle idée reçue, les risques d'allergie, de neurotoxicité, cancérigène ou de perturbateur endocrinien (exp lilial, composés musqués synthétiques etc..).
De plus bien des fragrances contiennent des he et/ou des fractions d'he sans qu'il n'en soit fait mention : utiliser des fragrances revient parfois à employer des he sans le savoir, et donc sans être en mesure de pendre les précautions qui seraient d'usage si c'était en connaissance de cause
Pour minimiser les risques, la première question à se poser est donc de savoir s'il est utile ou non de parfumer tel produit, plutôt que de se demander quel agent parfumant employer. Le dosage est également à remettre en question : A quoi bon parfumer les fesses de bébé à la rose ? A quoi sert d'embaumer la pièce ? Où et quand appliquer du "parfum" ?
L'avantage des fragrances est de pouvoir les employer dans presque toutes les conditions (en plus de l'avantage prix de revient) : elles tiennent malgré le pH basique des savons, moins de risque de destabiliser/liquéfier certains produits...
L'avantage des he en parfumerie : c'est qu'en plus du rôle de parfum elles apportent leurs vertus, si l'emploi est fait de manière avertie. D'autre part, on connait leur composition complète (contrairement aux fragrances qui sont les seuls ingrédients dont on n'a pas la composition), leurs indications et contre-indication.
Choisir d'utiliser les fragrances ou les he pour parfumer devrait se faire selon le type de produit, ses contraintes, le site et la fréquence d'application, et le destinataire final : au cas par cas et non en raison de l'adhésion dogmatique à un camp ("pro fragrance" vs "pro he")
Dans les produits détergents, les he parfumeront, et si elles sont bien choisies, participeront à l'efficacité du produit (antifongique, antimicrobien, bactéricide etc...)
Enfin je déplore cet effet de mode, qui fait reprendre à bon nombre les mêmes arguments bêtement répétés, que ce soit pour promouvoir ou décrier un ingrédient (ou type d'ingrédients), la réalité n'est pas binaire.
Quand on souhaite réaliser des cosmétiques, si la mise en œuvre est relativement simple, il y a un minimum de connaissances à avoir pour une pratique éclairée, judicieuse et sans danger.
Soyez curieux et ne vous contentez pas des conseils et avis péremptoires, faites vos propres recherches ;)
* Lien à lire :
https://blog.laveritesurlescosmetiques.com/parfums-substances-problematiques-risques-dallergies/
mercredi 18 janvier 2017
Intox ou l’art de “déformer” les choses
“ Seine-et-Marne: un laboratoire de cosmétiques de contrefaçon démantelé”*
Voilà pour le gros titre... et on évoque une affaire sans précédent, perquisition par la douane française d’un laboratoire cosmétique fabriquant des contrefaçons sur le territoire national”**
Il y a l’art de présenter les choses sous un angle si particulier qu’elles se déforment...
{En SAF et en cosmétique artisanale, un certain nombre de dogmes (ou de contrevérités) circulent, mais ce sera peut-être le sujet d’autres articles... celui-ci les rejoint dans la mesure de la mise en garde concernant les assertions non vérifiées (ou plutôt insuffisamment puisqu’au contraire les premières “recherches” -superficielles- viennent les confirmer et qu’elles sont reprises en masse). Ici il s’agit donc d’une illustration du phénomène, qui de plus touche à notre secteur d’activité}
Une vidéo de la perquisition par les services de douanes a été largement relayée dans notre microcosme... De même pour des articles de presse
Alors pour démêler le vrai du faux reprenons l’article du Figaro* (qui à peu de choses près est le même que les autres articles de presse, presque mot à mot) :
Vrai -->
1) le titre, sur le fond, ne peut pas être contesté, la forme et plus particulièrement l’emploi du mot “démantelé” sans être strictement contestable non plus, participe à nous induire en erreur... Que vous évoque le verbe démanteler ??
2) il y a bien eu une perquisition et saisie de produits cosmétiques et conditionnements -par la douane... au motif de contrefaçon
Grosso modo, vous vous dites “on pinaille l’essentiel est là et l’info est donc vrai”... Mais voyons maintenant ce qui est faux !
Faux -->
Pris dans leur ensemble, les éléments de l’article laissent croire à un réseau illégal, agissant dans l’ombre “ Les enquêteurs de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) ont mis au jour "une double activité de production"”... La société incriminée n’agissait pas dans l’ombre : elle exerçait et avait déclaré son activité depuis des lustres (plus de 20 ans) . Ils mettent au jour une affaire sur laquelle les tribunaux se sont déjà penché ?
“ C'est au terme de plusieurs semaines d'investigation que les douaniers ont procédé au contrôle d'un laboratoire situé dans le département de la Seine-et-Marne", indique la douane dans un communiqué.” On concèdera ici que la douane agit quelques/plusieurs semaines (dec 2016) après que la “contrefaçon” soit “établie” (sept 2016)*** ( mais parler ici d’une enquête pour découvrir ce qu’on savait déjà ?)
“Les enquêteurs [...] ont mis au jour "une double activité de production": ce laboratoire fabriquait à la fois, sous sa propre marque, des produits cosmétiques destinés à l'exportation, et des articles pour le soin du corps et du visage, contrefaçons de produits vendus en pharmacies.” Bis repetita ! Là c’est un mensonge par omission : l’activité incriminée, qualifiée de contrefaçon (et jugée comme telle depuis sept. 2016)***, se faisait officiellement et non officieusement : les produits cosmétiques étaient vendus sous un nom de marque déposée par cette société !****
Vous comprenez maintenant, qu’il s’agit non de vente sous le manteau ou de réseau de distribution clandestin (on est loin de la “découverte rare” annoncée dans l’article*) mais en fait d’une banale affaire de “propriété intellectuelle”. Deux entités se “disputent” l’usage d’un nom de marque, la première faisant prévaloir son antériorité, la seconde estimant que son nom étant suffisamment différencié ou contestant la légitimité de la première. Les tribunaux condamnant la deuxième...
Cette “affaire” traine devant les tribunaux depuis plusieurs années, la marque incriminée ayant été déposée en 1994 !**** Le verdict est tombé en septembre 2016***, la perquisition a eu lieu en décembre 2016** et les “articles” sont parus début janvier 2017*.
Chose surprenante, on ne donne pas d’information précise, de nom de société etc, on ne “ment” pas “vraiment”. La lecture de l’article et son ensemble induisent une perception erronée des choses. Les passages “caducs” restent “défendables”... On dit “presque” la vérité mais de manière à induire en erreur...
Voilà un exemple qui illustre bien qu’il faut se méfier de l'info "virale" et de ce qui se répète à l'unisson, même quand les sources “ont l’air sûres”
{Autre morale à l’usage des futurs pro : pour son dépôt de marque -considérée maintenant comme contrefaçon- la société avait fait appel à un mandataire : un cabinet de conseil en propriété industrielle et cela n’a pas été suffisant... Le choix d’un nom de marque se pèse, non seulement d’un point de vue commercial/market mais aussi des “risques” et si les services d’un “spécialiste” sont une aide précieuse, ils ne vous dispensent pas de vos responsabilités et sont encore moins une quelconque garantie...}
Liens :
*Article Figaro http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2...
**Vidéo perquisition douane https://www.youtube.com/watch?v=VLM...
***Rejet du pourvoi en cassation / verdict 20 sept. 2016 https://www.legifrance.gouv.fr/affi...
****Marque (incriminée) déposée en fev 1994 https://bases-marques.inpi.fr/Typo3...
EDIT :
Rappelons que les produits incriminés étaient produits par une société dûment enregistrée, que la marque sous laquelle ils étaient vendus (Bioderma pH6) était déposée depuis plus de 20 ans et qu'il s'agit uniquement d'un conflit opposant deux sociétés dans une affaire de propriété intellectuelle. La justice a tranché, à la défaveur de celle-ci (voir rejet du pourvoi en cassation en septembre dernier, ci-dessus). Ces produits, s'ils avaient un nom de marque et un code couleur pouvant porter à confusion et ainsi justifier cette notion de "contrefaçon", n'étaient pas des copies, les produits (noms commerciaux, formules) étaient différents de ceux de la marque "légitime" et comme l'ont mentionné quelques rares articles, ils étaient "sans danger" pour le consommateur.
Les motifs et enjeux d'une telle campagne transparaissent dans certains articles, d'ordre financier : il y a un manque à gagner pour les marques légitimes :
Qu'il s'agisse d'un manque de professionnalisme (diffusion d'informations tronquées erronées sans vérification aucune) ou d'une campagne volontaire de dénigrement, nous devons refuser qu'on nous prenne pour des dupes...
Même si le secteur cosmétique ne vous concerne pas, l'ampleur de cette campagne et ses manquements devraient vous alerter sur les systèmes de manipulation et de "propagande" employés dans une démocratie.
Heureusement que cette affaire ne concerne que des intérêts privés, je vous laisse imaginer ce que cela donnerait pour des enjeux plus importants :-/
Pensons également aux employés de la société incriminée, qui risquent de se retrouver sur le carreau si leur société s'écroule. Que le "vol de propriété intellectuelle" soit condamné, soit ! Mais rien ne justifie ces pratiques. Les clients et distributeurs de cette société (qui exploite une autre marque de cosmétique dont la légitimité n'est pas contestée) seront refroidis par cette campagne qui, si elle ne site pas explicitement la marque, indique le lieu et propose la photo des produits (qui permettent une identification rapide finalement)...
Voici quelques remarques et extraits supplémentaires...
EDIT :
Rappelons que les produits incriminés étaient produits par une société dûment enregistrée, que la marque sous laquelle ils étaient vendus (Bioderma pH6) était déposée depuis plus de 20 ans et qu'il s'agit uniquement d'un conflit opposant deux sociétés dans une affaire de propriété intellectuelle. La justice a tranché, à la défaveur de celle-ci (voir rejet du pourvoi en cassation en septembre dernier, ci-dessus). Ces produits, s'ils avaient un nom de marque et un code couleur pouvant porter à confusion et ainsi justifier cette notion de "contrefaçon", n'étaient pas des copies, les produits (noms commerciaux, formules) étaient différents de ceux de la marque "légitime" et comme l'ont mentionné quelques rares articles, ils étaient "sans danger" pour le consommateur.
Les motifs et enjeux d'une telle campagne transparaissent dans certains articles, d'ordre financier : il y a un manque à gagner pour les marques légitimes :
"A
cause des contrefaçons, l'industrie cosmétique perd environ 4,7
milliards d'euros de recettes chaque année en Europe "
Qu'il s'agisse d'un manque de professionnalisme (diffusion d'informations tronquées erronées sans vérification aucune) ou d'une campagne volontaire de dénigrement, nous devons refuser qu'on nous prenne pour des dupes...
Même si le secteur cosmétique ne vous concerne pas, l'ampleur de cette campagne et ses manquements devraient vous alerter sur les systèmes de manipulation et de "propagande" employés dans une démocratie.
Heureusement que cette affaire ne concerne que des intérêts privés, je vous laisse imaginer ce que cela donnerait pour des enjeux plus importants :-/
Pensons également aux employés de la société incriminée, qui risquent de se retrouver sur le carreau si leur société s'écroule. Que le "vol de propriété intellectuelle" soit condamné, soit ! Mais rien ne justifie ces pratiques. Les clients et distributeurs de cette société (qui exploite une autre marque de cosmétique dont la légitimité n'est pas contestée) seront refroidis par cette campagne qui, si elle ne site pas explicitement la marque, indique le lieu et propose la photo des produits (qui permettent une identification rapide finalement)...
Voici quelques remarques et extraits supplémentaires...
- Version similaire à l'article du Figaro précité... « on peut participer à l'ambiance en relayant votre histoire, mais on s'en tient à l'ambiguité, pas le gros mensonge dont on pourrait se repentirLe Parisien , Ouest France et Consoglobe
- Version petit mensonge supplémentaireFrancetvinfo publie une affirmation contradictoire avec les autres articles qui parlent d'enquête de plusieurs semaines à plusieurs mois ayant conduit à la perquisition« douaniers, en pénétrant dans un entrepôt de Seine-et-Marne, ne s'attendaient pas à découvrir de la contrefaçon fabriquée en France. »Heureusement, il tempère par l'affirmation suivante (vérité que d'autres ont occultée)« Les produits, dont la marque n'a pas été rendue publique, ne sont pas dangereux pour la santé. »
- Version « agressive »
observatoiredescosmetiques
consacre
deux articles
au sujet et sort du cadre de « l'ambiguité » ou de la
semi-vérité dans lequel certains se sont cantonnés.. On grossit le
trait...
« perquisitionné
deux laboratoires
clandestins de
cosmétiques en Seine-et-Marne. Bilan : 45 000 produits
contrefaits saisis. Une première en France. »
Ces
imitations, bien souvent de mauvaise facture, exposent
les consommateurs à certains dangers. L’actualité récente a
d’ailleurs démontré que la contrefaçon cosmétique sévissait,
et ce même en France
« Après
quatre mois d'enquête, les services de douanes, dirigés par
Bruno Collin, ont perquisitionné un laboratoire en Seine-et-Marne le
vendredi 2 décembre 2016 »
« "L'Observatoire
du médicament, intégré à la direction du Renseignement, s'occupe
de tout ce qui est contrefaçons
et produits potentiellement dangereux. Ce sont eux qui ont attiré
l'attention sur la potentialité de contrefaçons sur la marque".
Une
enquête a donc été diligentée par la suite. Le fameux laboratoire
perquisitionné a été découvert après plusieurs mois
d'investigation. »
- Version plus « sournoise » :
Libération
et le Télégramme ont publié des articles
identiques, les extraits et remarques ci dessous sont donc valables
pour les deux « articles » et les deux liens suivants. La
petite différence : la photo d'illustration pour Libération
est celle des produits saisis par la douane et le lien est donc plus
direct...
Libération
article publié le 4 janvier 2017
Le
Telegramme article publié le 16 janvier qqs jours après le
lancement (début janvier) de cette campagne de désinformation... un
article qui tombe à pic pour enfoncer le clou sans avoir l'air d'y
toucher...
Sympa,
il prodigue des « conseils
pour ne pas
se faire piéger. »
continuons :
« Cependant,
de tels ateliers peuvent
aussi exister en France
: récemment, la douane a ainsi annoncé le démantèlement d'un
laboratoire de cosmétiques de contrefaçon en Seine-et-Marne,
une première dans le pays, selon l'Unifab. Comme les faux
médicaments ou les faux vêtements de marque,
la contrefaçon de produits de beauté est souvent l'apanage de
réseaux mafieux « et également d'organisations terroristes » »
le
consommateur « prend
d'abord
un risque pour sa santé. Car un produit cosmétique non contrôlé «
peut être dangereux pour la peau et provoquer une allergie »,
étant fabriqué par une main-d'oeuvre
non qualifiée, sans respect des règles d'hygiène et à l'aide
d'ingrédients de mauvaise qualité, voire interdits, »
« En
achetant un produit contrefait,
le consommateur commet aussi un délit pénal, sans compter le risque
de se faire voler des données personnelles, comme ses coordonnées
bancaires,
en cas d'achat sur un site internet douteux. »
- Francebleu et France soir avec articles similaires ajoutent tout de même un élément d'éclairage sur les raisons de cette campagne de presse :
« Ces
sont les parfums qui sont le plus contrefaits, bien plus que des
crèmes de soin, indique Emmanuelle Gourbin de la Fédération des
entreprises de la beauté (Febea). Ils sont souvent vendus sur
internet ou à la sauvette sur des marchés ou dans la rue. Ils sont
habituellement fabriqués en Chine ou en Turquie. Derrière
ce trafic se trouve des réseaux criminels "aux ramifications
incroyables" et très difficiles à démanteler, indique
Emmanuelle Gourbin. A cause des contrefaçons,
l'industrie cosmétique perd environ 4,7 milliards d'euros de
recettes chaque année en Europe »
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samedi 17 décembre 2016
Mesure du pH des savons
Qu'on soit amateur ou professionnel, la question du pH des savons est récurrente !
(Un protocole de mesure très simple en fin d'article, pour les plus pressés, et pour les curieux, quelques points en réponse à de nombreuses interrogations que l'on retrouve chez les savonniers)
Quelques rappels :
(Un protocole de mesure très simple en fin d'article, pour les plus pressés, et pour les curieux, quelques points en réponse à de nombreuses interrogations que l'on retrouve chez les savonniers)
Quelques rappels :
- Définition : le pH (potentiel hydrogène) est un outil (une modélisation) qui permet d'estimer la concentration de l'ion hydrogène dans une solution.
- La mesure du pH se fait nécessairement (pour ce qui nous occupe) en solution aqueuse
- Par convention, on mesure le pH sur une échelle allant de 0 à 14 en solution aqueuse à 25°C (par extrapolation, d'autres solvants que l'eau sont employés pour des valeurs au delà de ces deux limites (<0>14) )0> et 7 représente la neutralité. (notez que la mesure d'un pH = 7 à une température donnée ne sera pas la même à une autre température) ---> il est important de toujours travailler à même température. Idéalement 25°C (mais on peut travailler entre 20 et 25°C, pourvu qu'on conserve une valeur constante pour les différentes mesures et pour l'étalonnage, il y a néanmoins une marge de tolérance pour ces variations de température )
- Acide/basique : on considère acides les valeurs inférieures à 7 et basiques celles supérieures à 7.... Un acide en solution aqueuse forme des ions hydrogène H+ Le degré d'acidité est strictement lié à la présence (concentration) de ces ions H+. Corrélativement, le degré d'alcalinité (base) est lié à la présence d'ions OH- qui se forment lorsqu'une base se dissout dans l'eau.
- Valeur/ Variation : Lorsque la valeur du pH diminue de 1, la solution est 10 fois plus acide, et à l'inverse 10 fois plus basique quand elle augmente de 1.
- Matériel de mesure : en premier lieu, éviter absolument le papier bandelette qu'on trouve communément, il est inadapté aux TA, dont le savon. (certains prétendent avoir un savon au pH neutre ou faiblement basique alors qu'il s'agit d'une erreur de lecture, le savon ne pouvant avoir un pH inférieur à 9). Il faut choisir un pH-mètre adapté et de bonne qualité. Il va de soi qu'il faut se conformer aux indications jointes à votre matériel. Vous avez compris qu'on travaille à température constante (bien que certains pH-mètres corrigent la valeur en tenant compte de la température), pour les solutions tampon comme pour la solution de savon (écart de température max 5°C). Notons en outre qu'il faut employer des solutions tampons dont les valeurs encadrent la valeur à mesurer (attendue... exp si vous souhaitez mesurer un pH autour de 6; la valeur de l'une des solutions tampon doit être inférieure à 6 et l'autre solution tampon doit avoir un pH supérieur à 6)
- Précision des mesures : Outre les questions de matériel de mesure ou de température... La mesure du pH est valable pour des solutions très diluées. Plus on augmente la concentration, moins la lecture sera précise. Comme beaucoup le supposent à juste titre, une solution très concentrée n'aura pas le même pH qu'une concentration peu concentrée... En pratique, on ne mesure le pH du savon que pour des solutions de concentrations de 1 à 10% (généralement 1%). Pour affiner la précision de lecture, un étalonnage fréquent et nécessaire (en plus du bon entretien du matériel)
PROTOCOLE (mesure)
1) Travailler avec de l'eau et des solutions tampon à 25°C idéalement (entre 20 et 25°C)
2) Dissoudre 0.5g de savon dans 49.5g d'eau DEMINERALISÉE ou PURIFIÉE (pour solution à 1% ; ou jusque 10% soit 5g de savon pour 45g d'eau ; pour une mesure plus précise, il est préférable de bien dissoudre le savon, et cela plaide encore en faveur d'une solution très diluée)
3) Avec un pH-mètre étalonné avec des solutions tampon encadrant la mesure à prendre, lire le pH de la solution (il est parfois indispensable d'attendre un moment la sonde immergée dans la solution pour la lecture du pH, temps variant selon le matériel)
Remarques :
- Pour qu'un savon soit caustique (ce qu'on veut éviter bien-entendu), au terme de la réaction, il faudrait que la soude caustique ait été introduite en excès. Or dans nos formules (SAF/ surgras), NaOH est le réactif limitant, et la saponification étant une réaction totale, il ne reste plus de soude caustique dans le savon mais au contraire le surgraissage. (pour les savons type marseille, on travaille à l'inverse avec un excès de soude, on élimine la soude n'ayant pas réagi par la délipidation) Donc sauf pour la libération des lots, ou par curiosité intellectuelle, déterminer le pH de son savon n'a pas vraiment d'autre intérêt, le pH sera celui correspondant à votre recette. voir dernière remarque.
- Pour déterminer précisément la fin de réaction (saponification), il faudrait effectuer un titrage (point d'équivalence, HCl.. ou déterminer -préalablement aux mesures de vérification- théoriquement et précisément le pH attendu...) En effet la valeur du pH des savons se situe dans une fourchette en fonction des formules; ce n'est donc pas une valeur fixe qui permet d'affirmer qu'on a atteint la fin de réaction.
- De même, la cinétique de la saponification ne permet pas de déterminer de manière précise et arrêtée, le temps qui sera nécessaire à la réaction (sans tenir compte / préétablir les facteurs cinétiques : la température, l'agitation, la concentration de la lessive de soude, etc... vont influencer la vitesse de réaction)
- De là, la cure conventionnelle d'un mois minimum assure l'éventuelle marge d'erreur tout en permettant au savon de se bonifier et à l'eau de s'évaporer (savon plus durable, moins mou) / Il en va de même pour le "surgraissage" tout aussi usuel, qui allie l'avantage d'assurer la marge d'erreur tout en apportant une amélioration qualitative au produit
- la mesure du pH d'un savon n'est pas indispensable aux amateurs, et des indicateurs colorés (exp du "jus de choux rouge") feraient l'affaire en cas de doute.
lundi 21 mars 2016
Evaluation quantitative / qualitative des savon
Quantité de Glycérine produite lors de la saponification
Je publie aujourd'hui ce petit article qui sera certainement utile à certains d'entre-vous, amateurs curieux ou savonniers professionnels qui aurez à indiquer les caractéristiques qualitatives et quantitatives dans les dossiers produits... puisque c'est une question récurrente et qu'on n'y trouve pas de réponse ou qu'elle fait l'objet d'approximations...
La glycérine est produite naturellement lors de la saponification... La quantité de glycérine produite va varier en fonction de la formule réalisée :
il va de soi qu'on ne produira pas la même quantité de glycérine dans un kilo de savon que dans une tonne ;)
De même la quantité variera en fonction des huiles qui composent la recette (de son indice de saponification, qui induit la qté de soude) ainsi que du surgraissage.
Ca semble compliqué ? Mais c'est bien plus simple qu'il n'y parait !
En effet, la quantité de glycérine produite est en corrélation directe avec la quantité de soude caustique de la recette (dans le cas d'un surgraissage supérieur ou égale à 0)
Pour faire au plus simple ; la réaction de saponification peut se résumer comme suit :
1 triglycéride + 3 NaOH --> 1 carboxylate de sodium + 1 glycérol
( plus vulgarisé encore, triglycéride = huile, NaOH = soude (caustique) , Carboxylate de sodium = savon , et glycérol = glycérine)
On voit bien que pour 3 "unités" de NaOH, on en obtient 1 de glycérine.
Pour ces réactions chimiques, l'unité est la mole. Chaque molécule ayant une masse molaire = masse (dans le langage courant, on dit "poids") que représente 1 mole de cette molécule.
Notons leurs masses molaires respectives
NaOH : 39,9971g/mol
Glycérine : 92.09382 g/mol
Pour la réaction qui nous occupe (la saponification), on connaît la masse de NaOH qu'on introduit dans notre formule et qu'on nommera mNaOH.
Pour déterminer la masse (quantité) de glycérine produite dans une formule donnée, on n'aura qu'à remplacer mNaOH par sa valeur dans la "recette" de savon en question ( = "poids" de soude) et appliquer les calculs suivants :
On veut déterminer la masse de glycérine produite qu'on nommera mG
(1)mG = (92.09382 * mNaOH) / (3 * 39,9971)
<=> mG = 0.767504 mNaOH
Notez que cette formule n'est applicable que pour un surgraissage supérieur ou égal à 0 (pas dans le cas d'un sous graissage !)
Dans le cas d'un surgraissage négatif ou nul (savon sous graissé), ce ne devrait a priori pas être utile pour des savons cosmétiques :
La masse de glycérine est toujours facteur de la quantité de soude réagissant dans la réaction de saponification... Mais la soude étant en excès, on ne peut se baser sur le poids de soude introduit dans la recette.
On doit partir de la quantité de graisses introduites, puisque celles-ci (en défaut) vont entièrement réagir :
On commence par faire la moyenne des indices de saponification NaOH de l'ensemble des huiles de la recette (en tenant évidemment compte de la proportion de chacune).
On appellera cet indice de saponification (de l'ensemble des huiles) de la formule Is (exprimé en gramme, donc sous forme 0,...) et on partira de la masse des huiles végétales mHV (en g)
La quantité de glycérine produite, exprimée en gramme, se calcule donc de la manière suivante (dans le cas d'un surgraissage nul ou d'un sous graissage):
mG = (Is * mHV) * 0,767504
Note :
Is*mHV = mNaOHr = la quantité/masse de soude mise en œuvre dans la réaction de saponification.
On retrouve bien la formule précédente mG= 0,767504 mNaOHr à la différence près que dans le cas d'un sous graissage on prend pour valeur la quantité de soude réagissant qu'on a nommé mNaOHr, et qu'on effectue le calcul en gramme.
Pour un surgraissage positif ou nul, toute la soude introduite étant en défaut, elle réagit entièrement, et dans ce cas...
mNaOH = mNaOHr
Finalement, la formule applicable quelque soit le sugraissage (positif, nul ou négatif) est :
mG = 0,767504 mNaOHr
et plus simplement dans les savons cosmétiques (où a priori, on ne pratique pas le sous-graissage), on aura
mG = 0,767504 mNaOH
Edit : Autre remarque, pour des acides gras "purs", on applique la première formule (avec la quantité de soude réagissant avec les triglycérides et non la masse totale de soude introduite)
samedi 1 décembre 2012
Calcul du "Surgraissage", les erreurs à éviter...
Le sur-graissage en savonnerie est (avec la glycérine naturellement produite et d'autres ajouts) ce qui fait la qualité des savons artisanaux ("saf", "four" ou "chaudron") et leur confère la douceur d'un soin...
Il est donc important de savoir le déterminer !
C'est une erreur que de considérer ajouter un surgras de n % d'une huile en comptant n% des autres huiles.
Par exemple, si on veut ajouter 30% de surgras avec de l'huile de chanvre pour un calcul basé sur 100g d'autres huiles saponifiées, on n'ajoute pas 30g d'huile de chanvre... Ces 30g sur 130g d'huiles au total ne représentent que 23,076%
Reprenons cet exemple de surgraissage à 30% avec l'huile de chanvre...
Ce serait également une erreur de vouloir ajouter 30g d'huile de chanvre pour 70g d'autres huiles saponifiées en saf ou au four (au chaudron ou pour des bases saponifiées, ce serait pourtant valable ! De même que si l'ensemble des huiles employées ont des indices de saponification similaires... )
Exemples :
- indices de saponification similaires : pour 70g d'huile d'olive, pour un surgras nul on introduit 9,5g de soude*
Si on ajoute 30g d'huile de chanvre à ces 70g d'huile d'olive (+ lessive contenant 9,5g de soude*), on a bien un surgras de 30%
- indices de saponification différents : pour 70g d'huile de coco (surgras 0%), on introduit 12,8g de soude*. Il faudrait alors ajouter 40g d'huile de chanvre à ces 70g de coco (+ lessive contenant 12,8g de soude*) pour obtenir un surgras de 30%
Remarques :
On peut également procéder selon les exemples précédents, en vérifiant les calculs pour la recette complète, mais c'est un peu plus laborieux :-/
* la soude étant un produit caustique, sa manipulation nécessite un certain nombre de précautions (gants, lunettes, vêtements de protection, masque etc etc...)
Il faut bien se renseigner avant de se lancer et toujours vérifier les calculs par soi même ! Ils ne sont donnés ici qu'à titre indicatif pour illustrer les propos afférents
Il est donc important de savoir le déterminer !
Le surgraissage s'entend généralement comme pourcentage, fonction de la quantité des huiles introduites et non du poids total du savon...
1) Calculer ce surgraissage en fonction du poids total des huiles de la recette...
Certains font le calcul à partir d'une recette sans surgras, puis ajoutent une certaine quantité d'une autre huile à la trace... Et là il faut bien faire le calcul !C'est une erreur que de considérer ajouter un surgras de n % d'une huile en comptant n% des autres huiles.
Par exemple, si on veut ajouter 30% de surgras avec de l'huile de chanvre pour un calcul basé sur 100g d'autres huiles saponifiées, on n'ajoute pas 30g d'huile de chanvre... Ces 30g sur 130g d'huiles au total ne représentent que 23,076%
2) Tenir compte des indices de saponification
Reprenons cet exemple de surgraissage à 30% avec l'huile de chanvre...
Ce serait également une erreur de vouloir ajouter 30g d'huile de chanvre pour 70g d'autres huiles saponifiées en saf ou au four (au chaudron ou pour des bases saponifiées, ce serait pourtant valable ! De même que si l'ensemble des huiles employées ont des indices de saponification similaires... )
Exemples :
- indices de saponification similaires : pour 70g d'huile d'olive, pour un surgras nul on introduit 9,5g de soude*
Si on ajoute 30g d'huile de chanvre à ces 70g d'huile d'olive (+ lessive contenant 9,5g de soude*), on a bien un surgras de 30%
- indices de saponification différents : pour 70g d'huile de coco (surgras 0%), on introduit 12,8g de soude*. Il faudrait alors ajouter 40g d'huile de chanvre à ces 70g de coco (+ lessive contenant 12,8g de soude*) pour obtenir un surgras de 30%
En conclusion :
Même si l'on souhaite ajouter des huiles à la trace, il est préférable (et plus simple) de faire le calcul avec l'ensemble des huiles introduites, avec le surgras (final) souhaité pour déterminer la quantité de soude. On est libre de prélever la quantité souhaitée de l'huile choisie pour l'ajouter à la trace.Remarques :
On peut également procéder selon les exemples précédents, en vérifiant les calculs pour la recette complète, mais c'est un peu plus laborieux :-/
* la soude étant un produit caustique, sa manipulation nécessite un certain nombre de précautions (gants, lunettes, vêtements de protection, masque etc etc...)
Il faut bien se renseigner avant de se lancer et toujours vérifier les calculs par soi même ! Ils ne sont donnés ici qu'à titre indicatif pour illustrer les propos afférents
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